Buenos Aires / Chili – 2013
Pour son 40ème voyage, l’ardepa a porté son choix sur le continent sud-américain ; deux groupes d’une trentaine de personnes sont partis à la découverte de l’Argentine et du Chili.
Buenos Aires, ville la plus importante de l’Argentine, regroupe à elle seule le tiers de la population du pays. Située sur l’estuaire du rio de la Plata, Buenos Aires possède une frontière quasi maritime avec l’Uruguay. Pays au passé tumultueux, Buenos Aires livre les traces de son histoire à travers plusieurs réalisations architecturales et urbaines tout en dévoilant quelques joyaux de l’histoire architecturale tels que la Casa Curutchet conçue par Le Corbusier (1953) à la Plata ou les réalisations de Clorindo Testa.
Ville aux multiples visages, chaque quartier possède une identité propre, à découvrir à pied, seul ou en groupe, sous le regard d’un architecte ou d’un urbaniste. En immersion dans le quartier San Telmo lors d’un marché aux antiquaires envahissant les rues et animant l’espace public comme seuls les porteños savent le faire. La Boca avec ses rues hautes en couleurs mais également révélateur de la pauvreté y régnant.
El Tigre et son réseau d’îles et de canaux témoigne du « bien vivre » d’une population vivant reliée au monde par un incessant service de bateaux en bois, tandis que Puerto Madero, terre d’investissement au nord de Buenos Aires, accueille les réalisations architecturales les plus récentes (Puente de la Mujer de S.Calatrava, hôtel de P.Starck ou logements de N.Foster) tout en se confrontant à des problématiques urbaines bien réelles.
Après un vol au-dessus de la Cordillière des Andes, c’est au Chili que nous avons posé nos valises. Ce pays, fort de ses 17 millions d’habitants s’étend sur près de 4 300 km de long, soit la distance entre Lisbonne et Moscou. Pays surprenant où les architectes s’affranchissent plus facilement des codes classiques contrairement à leurs voisins argentins. Les caractéristiques climatiques, géographiques ou encore sociales modèlent une architecture inventive portée par des hommes tels qu’Alejandro Aravena (ELEMENTAL), José Cruz Ovalle, Mathias Klotz ou Smiljan Radic dont les noms et réalisations s’imposent jusqu’en Europe. Trois jours intenses de projets qui témoignent d’un pays présentant de grandes inégalités sociales; parcs, logements sociaux, campus universitaires, bibliothèque, restaurants, hôtel ainsi que la chapelle bénédictine de Las Condes, unique et très sensible projet de deux architectes devenus moines après leurs études…
Nous sommes ensuite partis vers le sud de Santiago, sur la route des vins, alliant les plaisirs par la visite de chaix (dont le chaix las niñas conçu par M. Klotz) tout en dégustant les vins emblématiques de cette vallée… Journée mémorable sous le soleil de Santa Cruz.
Valparaiso, dernière étape de notre périple, est constituée de 44 collines formant un amphithéâtre naturel sur l’océan Pacifique. La ville s’organise en deux parties distinctes. «El Plan», situé sur la partie plate, abrite le port ainsi que la majorité des commerces de la ville. C’est la « ville basse ». Plus haut, les Cerros ou collines, dominent la ville. C’est dans ces collines creusées telles des machu picchu que la majorité de la population vit. Leurs maisons de tôle aux couleurs vives confèrent à la ville son allure unique, c’est la « ville haute ».
Guidés dans le dédale d’escaliers de la ville, les architectes du collectif «plan cerro» nous ont dévoilé leurs initiatives architecturales et sociales. Dans un registre plus utopique, la Ciudad Abierta « ville ouverte » située à Ritoque s’est construite sur les rêves d’architectes qui ont créé un lieu mariant poésie et architecture. Les fondateurs, pour la plupart enseignants à l’université de Valparaíso, en ont fait un laboratoire grandeur nature à destination de leurs étudiants. La visite du campus de José Cruz Ovalle à Viña del Mar a clôturé un séjour très riche, fait de belles rencontres et de découvertes.