Que sont les archi’teliers ?

L’ ARDEPA (Association Régionale de Diffusion et de Promotion de l’Architecture) sensibilise vos enfants à l’architecture à travers des ateliers et des visites de lieux nantais… Ça c’est une sacrée bonne idée !
Camille Picot, architecte de formation et responsable des actions pédagogiques à l’association, nous explique la genèse de ce projet et le déroulement des Archi’Teliers. Avec un regard changé sur l’urbanisme et les constructions qui les entourent, vos bambins reviendront ravis de leurs stages de vacances !

Comment est née l’idée de Archi’teliers ? Comment appréhendez-vous l’enseignement fait à des enfants ?

Les Archi’teliers sont nés d’une envie d’expérimenter de nouvelles manières d’appréhender l’architecture. D’expérimenter de nouvelles thématiques liées à notre environnement architectural auprès d’une tranche d’âge alors moins touchée que d’autres, mais surtout d’une envie de s’amuser d’un sujet réputé sérieux et difficile d’accès hors du temps scolaire.

L’ardepa œuvre dans la sensibilisation du jeune public à l’architecture à la ville et au paysage depuis une dizaine d’année mais le plus souvent en s’inscrivant dans des projets pédagogiques aux côtés d’enseignants. En effet, l’architecture est une plateforme formidable permettant de solliciter des disciplines différentes en même temps : l’étude de la lumière dans un bâtiment sollicite notre perception de l’espace, la géométrie, les couleurs et leurs mélanges… Ainsi il y a toujours un écho avec ce que les enfants étudient à l’école.

Comment adaptez-vous les techniques de l’architecture aux enfants ?

En ne parlant pas d’emblée d’architecture mais en nous appuyant sur ce que nous connaissons tous. Prenons l’exemple des systèmes constructifs : nous avons tous l’instinct de ce qui tient et de ce qui ne tient pas. Avant de décrypter comment tient un bâtiment ou un pont, il est important d’expérimenter l’équilibre d’une construction en manipulant des volumes en bois, mousse. L’enfant porte alors un regard neuf sur ce qui l’entoure car il possède une nouvelle clé de lecture.

En somme, quelque soit l’angle d’approche, il est essentiel d’expérimenter physiquement l’espace et de manipuler pour passer outre notre vision quotidienne de la ville. L’architecture constitue notre cadre de vie quotidien et parler d’architecture dès l’école permet de faire comprendre aux enfants que l’espace qui les entoure est aussi social que physique et matériel. Il faut les rendre curieux de leur environnement, les pousser à s’étonner, à regarder, à vivre leur ville !

Comment se déroule un atelier ?

Un atelier se déroule en trois temps. Un premier où l’on découvre une notion inhérente à l’architecture via des jeux/exercices ludiques ou une visite. Un goûter ou la lecture d’une histoire en lien avec la notion étudiée vient offrir un temps de détente.
Le troisième temps permet d’exploiter ce que l’on vient de découvrir à travers la manipulation, la réalisation de maquettes ou de collages…

Quel regard portez-vous sur les enfants, leurs aptitudes à « faire » de l’Art et leur sensibilité à découvrir des lieux phares de la ville ?

Les enfants de cet âge sont le meilleur public car ils posent un regard vierge sur ce qui les entoure et confrontent facilement leur point de vue. La curiosité les guide et leur confère toutes les compétences nécessaires.

Quels sont en général, les moments les plus appréciés par les enfants lors de vos ateliers ?

J’aurais envie de dire tout, mais je pense que c’est lorsque tout à coup ils prennent conscience de ce qu’ils ont fabriqué. Lorsque tout prend sens et qu’ils tirent fierté de leur travail.

Souhaitez-vous susciter des vocations ?

Ce n’est pas le but premier car on peut être sensible à son environnement urbain et vivre sa ville sans pour autant être architecte! L’architecture est avant tout à destination des usagers ; n’en faisons pas un événement public sans public !

Retrouvez toute l’interview ici