Mexique – 2015
Le Mexique… A la fois familier mais plein de mystères.
Sujet de cinéma et témoin historique ; traditions séculaires, blessures ; énergie et poésie s’y côtoient dans une cacophonie humaine propre à l’Amérique du Sud. L’ardepa a posé son regard et ses valises au Mexique du 16 au 27 octobre 2015. Un périple qui a porté nos pas à Mexico D.F. la capitale, au pied du site archéologique de Teotihuacan, et aux portes des villes de Guanajuato et de Guadalajara.
Située à 2300 mètres d’altitude, Mexico DF, la capitale du Mexique a connu une croissance démographique et une extension très rapides entre 1940 et 1980, période de forte croissance démographique. L’ancienne ville coloniale comptait moins de 350 000 habitants sur 27 km² du début du siècle dernier et accueille plus de 18 millions d’habitants sur 1 540 km² en 2000. Au cours du XXe siècle, la population de la capitale a été multipliée par 52, alors que celle du pays ne l’a été que par 6, passant de 15 à plus de 100 millions d’habitants.
Ville aux multiples visages, chaque quartier possède une identité propre.
La “monstropolis” de 60 km sur 40 km a un centre historique inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco avec le” Zócalo*” aussi élégant que gigantesque. (* place principale et historique de Mexico)
De grands noms d’artistes tels que Frida Kahlo (1907-1954) viennent bien évidemment à l’esprit. Son mari, Diego Rivera (1886-1957) ou José Clemente Orozco (1883-1949) étaient de grands muralistes mexicains emblématiques de ce début de XXème siècle, fortement inspirés par l’Amérique indienne et le communisme triomphant. Le véritable détonateur de cet art de la démesure, digne héritier de la fresque préhispanique, se cache dans l’incroyable énergie libératrice dégagée par la révolution de 1911 . Dès 1922, un vent d’épopée souffle sur les milieux artistiques et génère une peinture engagée mais romantique, d’un lyrisme époustouflant.
Mexico est depuis les années 1950 le terrain d’aventures d’une brillante école d’architectes. Issu de ce sérail, le président Miguel Alemán (1946-1952) donnera le coup d’envoi de grands travaux qui transformeront la capitale en métropole moderne. De la Tour latino-américaine à l’immeuble de la Bourse (paseo de la Reforma), des réalisations hardies défient le sol mouvant, glissant du fonctionnalisme vers l’épure. Pedro Ramírez Vázquez s’est fait un nom grâce à son musée d’Anthropologie (1964) mais la figure la plus célèbre de l’architecture moderne reste Luis Barragán (1902-1988), le génie de la maison particulière, dont l’œuvre marie avec bonheur jeux de lumière subtils, géométrie rigoureuse et couleurs éclatantes du Mexique populaire. Construite en 1947, sa maison-atelier (musée) de Tacubaya, proche du parc de Chapultepec, a été classée au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2004. Beaucoup d’architectes se sont distingués au cours du XXème et du XXIème siècle ; citons Juan O’Gorman (Casa Estudio D.Rivera y F.Kahlo), Ricardo Legorreta ( Centro Nacional de las artes : CENART ) ou encore Alberto Kalach (Bibliothèque José Vasconselos).
A la découverte de Guanajuato, ancienne ville minière, classée par l’Unesco, nous avons arpenté ses centaines de ruelles pavées qui escaladent le coteau. Les bâtiments de la ville constituent d’excellents exemples de l’architecture coloniale de styles néoclassique et baroque. Puis, Guadalajara, capitale de l’état de Jalisco, deuxième ville du Mexique avec 3.5 millions d’habitants. Berceau des mariachis et de la tequila, “Guada” est aussi un des centres industriels et commerciaux les plus importants du Mexique, parfois nommé la «Silicon Valley mexicaine». Nous avons suivi les traces de Luis Barragán, celui-ci y étant né le 9 mars 1902. C’est là que nous avons pu découvrir ses premières œuvres architecturales, des maisons pour des clients particuliers pour la plupart.
Le Mexique, comme beaucoup de pays d’Amérique Latine, laisse un souvenir impérissable. L’impression d’avoir ouvert une parenthèse sans toutefois la refermer, le sentiment d’être aller à la source et d’y avoir puisé élan, inspiration et évasion.